La montagne entre Oaxaca et Tehuacan

Après une semaine de visites sans vélo nous voilà prêts à reprendre la route au départ de Oaxaca. Nous sommes un peu anxieux car pour la première fois depuis le début du voyage c’est la montagne qui nous attend. En fait nous n’avons aucune expérience de parcours montagneux avec nos vélos chargés, et pour être chargés ils le sont et même plus… Nous nous rendons compte que par rapport à d’autres cyclos-voyageurs solitaires ou en couple sans enfant nous transportons quelques dizaines de kilos supplémentaires. Pour cette raison nous avons opté pour un découpage prudent jusqu’à Tehuacan.

Lundi 2 mai. 35 km. San Francisco Telixtlahuaca.

Étape peu vallonnée, pas très intéressante mais nécessaire pour sortir de la banlieue de Oaxaca. Nous nous arrêtons à San Francisco Telixtlahuaca au pied de la montagne à 1800 m d’altitude. Demain les choses sérieuses nous attendent.

Mardi 3 mai. 85 km. San Juan Bautista Cuicatlan.

Nous prenons un départ matinal après une nuit agitée à cause du bruit de la circulation et peut-être aussi un peu à cause du stress. Dès la sortie de la petite ville la route commence à s’élever. Après une bonne dizaine de kilomètres de grimpettes et parfois de courtes descentes nous arrivons à une altitude de 2200 mètres. Une telle ascension sur une pente de l’ordre de 5 % pourrait paraître relativement facile pour un cyclotouriste sur vélo de course mais pour nous sur nos vélos surchargés elle est déjà considérable. Par chance il fait encore frais et la route est vraiment peu fréquentée. Ensuite pendant 15 à 20 km ce sont des montagnes russes que nous avons à affronter. Nous avons parcouru 34 km depuis le matin, il est à présent 2h de l’après-midi et nous nous arrêtons dans un petit restaurant pour nous ravitailler et faire le point. Nous avons le choix entre un bivouac dans les environs ou alors entamer la descente sans trop savoir à quoi nous attendre mais en sachant que le premier hôtel se trouve 50 km plus loin. Nous choisissons la deuxième option tout en remplissant nos gourdes et besaces au cas où. Les 30 kilomètres de descente qui suivent sont un vrai bonheur pour les yeux tant les paysages sont grandioses mais un vrai calvaire pour nos freins et jantes bouillantes. Nous traversons des forêts de cactus par des routes en lacets entre des montagnes immenses et finissons par atteindre la vallée à 600 m. Les 20 derniers kilomètres seront vraiment pénibles car il fait très chaud, nos jambes sont lourdes, le vent contraire et la route en légère montée. À certain moment nous avons l’impression de traverser des bouffées d’air chaud à 45 degrés. Le sol rayonne tellement qu’il nous brûle les pieds même lorsque nous pédalons. C’est complètement carbonisés que nous arrivons dans un bel hôtel pourtant bon marché à San Juan Bautista Cuicatlan. Malgré que nous soyons 1200 mètres plus bas que ce matin nous atteignons un dénivelé positif de 900 mètres pour cette journée.

Mercredi 4 mai. Repos.

Nous devons récupérer de la veille avant de continuer notre progression. Nous espérons aller tremper nos pieds dans le Rio Grande mais pour des raisons de sécurité des locaux nous en dissuadent. Des voleurs sévissent dans la région paraît-il. Cet excès de prudence nous paraît démesuré mais nous décidons de nous y conformer. Après tout ce sont tout de même eux qui connaissent le mieux leur pays.

Jeudi 5 mai. 32 km. Santa Maria Tecomavaca.

L’étape d’aujourd’hui sera plus courte que prévue lors du départ. Nos jambes sont encore lourdes malgré la journée de repos et nous rencontrons une succession de montées descentes malgré que nous sommes censés être dans la vallée.

La route serpente dans un paysage hétéroclite où alternent cactus, palmiers et manguiers. Peu avant midi nous rencontrons une ville où se trouve un hôtel et décidons de nous y arrêter. À ce moment de la journée il fait déjà très chaud et craignons de continuer plus loin car nous avons déjà 450 m de dénivelé dans les jambes. Nous trouvons l’hôtel mais pas l’hôtelier. En l’attendant les voisins nous invitent à profiter de leurs installations pour manger les produits achetés au marché. Angèle passera toute l’après-midi chez eux à jouer et à grimper aux arbres avec les enfants de la maison. Nous garderons un très bon souvenir de cette famille aussi accueillante que sympathique.

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Vendredi 6 mai. 50 km. Coxcatlan.

En commençant cette journée dans la vallée nous sommes contents de ne pas avoir continué la veille car les montées succèdent aux descentes. Dans cette deuxième partie d’étape la route n’est plus qu’en ascension jusqu’à Coxcatlan. De plus l’hôtel se trouve sur les hauteurs de la ville… nous sommes à présent à 1180 mètres d’altitude et avons gravi aujourd’hui 980 mètres de dénivelé positif.

Samedi 7 mai. 42 km. Tehuacan.

Mis à part les deux ou trois kilomètres à la sortie de la ville nous ne ferons que grimper aujourd’hui pour notre dernière ligne droite jusqu’à Tehuacan situé à 1600 mètres de haut. La pente n’est pas très forte voire faible mais continue. L’étape ne présente aucun intérêt car la circulation et l’urbanisation s’intensifient. Nous rencontrons les plus fortes rampes de la journée à l’entrée de la ville. Nous avons réservé une chambre dans le plus bel hôtel avec piscine de la ville et décidons de nous y arrêter 3 jours.

De Palenque a Oaxaca en passant par San Cristobal

Après un mois de déplacement en vélo quasi quotidien, nous délaissons nos montures pour visiter quelques lieux-phares du pays: Palenque, San Cristobal et Oaxaca. Nous relierons ces différentes villes par des trajets en autocar avec nos vélos et bagages dans la soute.

Palenque
Nous resterons deux jours dans cette ville afin de visiter le site archéologique maya ainsi que des cascades.

La zone archéologique
Contrairement aux sites visités précédemment qui se trouvaient dans une zone dégagée de végétation, celui-ci se trouve dans la forêt tropicale sur les contreforts de la montagne. Certains temples sont encore entourés ou carrément couverts de végétation. Alors que nous sommes en matinée, il fait déjà chaud et l’air est à son maximum d’humidité. Cela rend la visite assez pénible. De façon plus technique, il semble que cette humidité rend également difficile la bonne conservation et l’entretien du site.
Cette cité sanctuaire Maya connu son apogée entre le 6e et le 8e siècle de notre ère. Voyez plutôt les images.

Le cascade de Misol-Ha.
Cette chute haute de 30 m tombe dans un bassin et il y a possibilité de se balader à l’arrière de la chute. Pour ceux qui veulent il y a moyen de se baigner.

Agua-Azul
Il s’agit ici d’une succession de petites cascades assez larges hautes de quelques mètres. Ici aussi il y a moyen de se baigner mais seule Angèle arrivera à s’immerger totalement car l’eau est plutôt fraîche.


En fait, en visitant ces deux sites aquatiques situés en altitude, nous espérions trouver un peu de fraîcheur. À ce niveau-là nos espoirs ne furent pas réalisés. Par contre le trajet en minibus nous a fait traverser quelques villages indiens des montagnes du Chiapas. Nous avons été également confrontés à quelques protestataires politiques qui avaient dressé un barrage sur la route et institué un droit de passage obligatoire pour soutenir leur cause. La somme était modique mais cela reste tout de même du racket.
Signalons enfin que le chauffeur qui devait probablement s’appeler Fangio nous a donné quelques sueurs froides. Seule Angèle de manière assez innocente a apprécié ..

San Cristobal de las Casas
Initialement nous avions prévu de rallier les 200 km vers San Cristobal depuis Palenque en velo. La chaleur, le dénivelé ainsi que le manque de points de ravitaillement nous ont fait renoncer à réaliser ce tronçon à la force de nos mollets. De plus la visite vers les cascades nous a fait découvrir une partie de la route. Celle-ci est étroite et fort fréquentée par les bus touristiques et les camions roulant à vive allure. Tout cela nous a conforté dans notre choix de prendre le car.
Prendre le car au Mexique semble être une expérience intéressante à réaliser. À commencer dans notre cas par un retard de 1h ¼ au départ. Et encore nous avons pu nous estimer heureux car les voyageurs du car précédent pour la même destination sont partis quant à eux après nous avec 3h de retard… Ensuite nous avons dû nous farcir un “petit” détour pour éviter des barrages de militants zapatistes sur les routes. Au final ce sont 8h de bus et 500 km que nous avons parcourus au lieu des 200 initialement prévus.

C’est un peu fourbus que nous arrivons à San Cristobal mais la surprise est agréable car il n’y fait que 25 degrés et l’air y est respirable. Il faut dire que la ville est située à une altitude de 2200 mètres dans une vallée au cœur des montagnes.
San Cristobal est une des villes coloniales les mieux conservées du Mexique. Il fait agréable de s’y promener. La population indienne y est fortement représentée et ne semble malheureusement pas être la plus riche. De nombreuses indiennes en costume traditionnel parcourent les rues les enfants dans les bras ou derrière elles afin de vendre leur artisanat.


Nous déambulons tranquillement dans les rues la ville et en profitons pour visiter le marché local et réaliser quelques emplettes. Angèle commence à comprendre le lien entre les coqs chantant dans les poulaillers et les morceaux de poulet dans l’assiette. Nous aurons enfin l’occasion de déguster nos premières fraises de l’année. Un vrai régal!

Oaxaca de Juarez
C’est après une nuit de car un peu mouvementée que nous arrivons vers 8h du matin à Oaxaca. Peu avant de prendre le départ nous sommes tout d’abord tous filmés pour des raisons de sécurité nous dit-on. Après quelques kilomètres nous nous arrêtons sur le bord de la route et un policier monte à bord suivi par un mécanicien. Le policier scrute attentivement tous nos visages et nous demande la raison de notre présence à bord. Le mécanicien quand à lui commence à dévisser toutes les trappes qu’il peut ouvrir sans doute à la recherche de drogue. Nous reprenons la route mais serons encore arrêtés 4x en moins de 2h dont 2x en moins d’un kilomètre d’intervalle. Nous verrons ainsi monter à bord la police fédérale, locale et l’armée. Quand on vous disait que les transports mexicains sont une expérience en soi !
Après avoir remonté les vélos et la remorque d’Angèle nous trouvons facilement l’hôtel que nous avions préalablement réservé. Nous pouvons déjà faire le check-in et recevoir la clé de la chambre alors qu’il n’est que 9h du matin. L’hôtel est en fait une auberge de jeunesse mais nous recevons une chambre particulière pour nous trois. Les patrons et le personnel sont extrêmement accueillants et aux petits soins pour leurs clients.
Nous allons passer 4 journées à Oaxaca.
La première se résumera à une petite balade en ville et du repos. Le lendemain nous prenons une navette pour aller visiter le site archéologique de Monte Alban situé à quelques kilomètres sur les hauteurs de la ville. Il s’agit en fait d’une ancienne cité zapotèque. Rien à voir avec des pharmaciens (humour belge pour ceux qui n’auraient pas compris). La cité de Monte Alban située à 2000 mètres d’altitude a été occupée jusqu’au 9e siècle de notre ère. Le site assez étendu et dégagé est construit sur une surface plane ce qui permet d’avoir une belle vue d’ensemble en montant sur une des pyramides aux extrémités du site.


Pour notre troisième journée nous prenons un tour organisé afin de visiter le site archéologique de Mitla (autre cité zapotheque un peu plus récente que celle de Monte Alban, de dimensions plus restreintes mais particulière grâce à ses frises géométriques très bien conservées et constituées de petites pierres) ainsi que les cascades pétrifiées de Hierve el Agua. Le circuit organisé nous fera également passer par une distillerie de Mezcal (alcool à base d’agave qui est en fait la tequila de la région de Oaxaca), un atelier de tissage de tapis en laines naturelles ainsi que par l’arbre millénaire le plus large du monde (un cyprès de 58 m de circonférence!)

Notre dernier jour à Oaxaca sera consacré à la visite de la ville.

Ensuite, Angèle est fière de nous montrer ses talents d’actrice ainsi que ses emplettes au marché.

A travers le Tabasco

Vendredi 15 avril. Ciudad del Carmen – San Antonio Cardenas. 48 km.
Nous sortons de la ville par un très long pont surplombant la lagune. A partir de là le paysage va subitement changer et devenir plutôt maraîcher: bananiers, cocotiers, manguiers se succèdent sur le bord de la route et des prairies commencent à apparaître. D’autres arbres aux fleurs roses rajoutent de la couleur au tableau. La région est également plus peuplée. Chaque petite ville possède au moins un hôtel. Nous nous demandons qui peut bien y loger vu que nous ne rencontrons pas le moindre touriste. Nous arrivons à San Antonio Cardenas et y trouvons l’hôtel où on nous octroie la chambre la plus éloignée de la route. Au moins aujourd’hui nous dormirons au calme. Dans le petit resto où nous allons manger on nous répond pour la première fois de notre séjour en anglais. Cela est peut-être dû au fait qu’il y a une grande école (universidad) dans cette ville de 2000 âmes.

Samedi 16 avril. San Antonio Cardenas – Frontera. 54 km.
Nous entrons dans l’état du Tabasco qui est déjà le 4ème depuis que nous avons quitté Cancun.

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Étape similaire à la précédente, nous arrivons tranquillement dans cette ville qui compte bizarrement au moins une dizaine d’hôtels. Tout comme la veille il nous est impossible de sortir l’après-midi à cause de la chaleur (37°C, ressenti 43, l’humidité de l’air est à son maximum)
Nous restons au calme dans la chambre avec l’air conditionné.IMG_4256_1280x960

Dimanche 17 avril. Frontera – Macultepec. 61 km.
Afin d’éviter les grosses chaleurs de l’après-midi, nous prenons un départ matinal pour cette étape un petit peu plus longue. La route traverse un paysage lagunaire. Il y a des tapis de nénuphars blancs et de roseaux. Nous ne comptons plus les libellules tellement il y en a. La région semble plus riche. Nous apercevons de nombreux “ranchos” et têtes de bétail. Les maisons sont plus spacieuses et mieux entretenues, murs aux couleurs vives avec jardin pelouse et terrasse ombragée. La route est plutôt inintéressante. Il y a beaucoup de circulation. À ce niveau il ne semble pas y avoir beaucoup de différence entre le dimanche et les autres jours de la semaine. Nous nous arrêtons dans une petite ville à 20 km de Villahermosa.

Aujourd’hui faute de mieux nous décidons de loger au motel également appelé auto-hotel. Dans cet établissement il y a moyen de garer son véhicule à côté de la chambre. Jusque-là pas de grande surprise sauf que les véhicules ne sont pas visibles de la rue et qu’on peut donc y venir en toute discrétion. Une autre particularité de ces établissements est que l’on peut y louer une chambre pour 2 ou 4h seulement. Aujourd’hui nous avons un grand miroir occupant tout un pan de mur ce qui est bien mieux que le traditionnel carré de 15×15 au dessus du lavabo à 1,2 m du sol. Angèle est contente car elle dort dans un grand lit king size entre papa et maman.

Lundi 18 avril. Macultepec – Villahermosa. 22 km.
Il y a beaucoup de trafic pour notre entrée dans cette grosse ville. Nous logement dans un hôtel 5 étoiles au prix raisonnable et y passons l’après-midi dans la piscine.

Mardi 19 avril. Villahermosa – Jalapa. 50 km.
Afin d’éviter la grand-route nous prenons les chemins de traverse même si cela nous rajoutera une étape pour nous rendre à Palenque. La première partie de la journée est très belle: champs et pâtures se succèdent, un peu comme dans nos régions à part que les vaches sont de races différentes et que nous n’avons pas de cocotier dans nos jardins. Le Tabasco est vraiment la région la plus riche que nous traversons depuis le début de notre voyage au Mexique.
Un moment une moto nous dépasse et nous fait signe de nous arrêter. Le monsieur nous tend une bouteille d’eau fraîche et repart sans plus de paroles.
Des oiseaux aux couleurs chatoyantes se font admirer.
Depuis le matin le ciel était menaçant. C’est sous des trombes d’eau que nous terminerons l’étape. Au moins l’atmosphère est rafraîchie.
La pluie cesse lorsque nous atteignons Jalapa. Nous trouvons une chambre d’hôtel très bon marché mais vraiment pas terrible et sans airco. C’est sur la place du village que nous finirons l’après-midi. Un gamin offrira spontanément quelques chips à Angèle. Après l’eau c’est le 2e signe de gentillesse de la journée. Pas sûr que cela se serait produit chez nous.

Mercredi 20 avril. Jalapa – Macuspana. 30 km.
Petite étape tranquille. La route est en assez mauvais état sur de nombreux tronçons. Quelques côtes agrémentent le parcours. À l’arrivée, nous devinons la montagne proche. Après-midi repos.

Jeudi 21 avril. Macuspana – Catazaja. 70 km.
Cette étape se fera presque exclusivement sur la grand route car il n’y a pas d’alternative. La circulation est moins dense que ce que nous craignions. Nous avançons bien mais malgré tout 2 autres cyclo voyageurs nous rattrapent. Nous nous arrêtons et discutons quelques minutes. Il s’agit de deux Américains partis du Texas et roulant vers le Brésil qu’ils espèrent atteindre avant les JO. Ils font plus de kilomètres par jour que nous mais ils sont également moins chargés et sans enfant. Nous leur souhaitons une bonne continuation pour le restant de leur voyage.

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Vendredi 22 avril. Catazaja – Palenque. 29 km.
Étape très courte mais qui sera également pénible à cause de la chaleur étouffante dès le matin. Nous nous arrêtons à Palenque quelques jours afin de découvrir les curiosités de la région.

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Le long du Golfe du Mexique

Du mercredi 6 au vendredi 8 avril. Nous avons décidé de découper les 175 kilomètres entre Uxmal et Campeche en trois étapes. La première a été relativement vallonnée, les deux suivantes plutôt plates. Afin de nous faciliter l’accès au logement et au ravitaillement nous avons légèrement modifié l’itinéraire prévu en restant sur une route un peu plus importante mais néanmoins peu fréquentée. Nous prévoyons d’ailleurs déjà d’autres modifications dans l’itinéraire planifié pour ces prochains jours. En effet il faut savoir s’adapter à la réalité du terrain qui n’est pas toujours celle que nous avions imaginée dans nos fauteuils. Au fur et à mesure que nous progressons une certaine routine commence à s’installer : lever aux premières lueurs du jour, vélo le matin lorsque la température est encore supportable et après-midi plus relax à la manière des locaux. Vers 15h nous commençons à chercher un endroit où planter la tente en nous adressant aux habitants de l’endroit où nous aimerions nous arrêter. Nous nous devons d’ailleurs de souligner la gentillesse des Mexicains à notre égard qui en plus de nous proposer de camper sur leur terrain nous offrent l’accès à la douche et aux sanitaires. Dans les villes nous nous facilitons la tâche en allant à l’hôtel.

En nous dirigeant vers Campeche nous quittons définitivement le Yucatan ce qui se marque au niveau de la végétation qui a tendance à devenir moins dense et les zones agricoles qui apparaissent de ci de là.
En entrant dans les faubourgs de Campeche nous remarquons qu’une voiture nous suit et que nous sommes filmés avec une caméra professionnelle. Nous nous arrêtons un petit peu plus loin. Il s’agit d’une équipe de la télévision locale qui désire nous interviewer sur notre voyage et quant aux raisons de notre passage dans leur ville. C’est Muriel qui s’y colle avec son meilleur espagnol. Nous ne verrons malheureusement pas le reportage à la télévision.
Samedi 9 avril. Cette journée est consacrée à la visite de la visite de Campeche. La ville intra-muros typiquement coloniale est plutôt agréable. Les rues et trottoirs sont larges et propres, les façades aux couleurs chatoyantes.

Nous profitons également d’un passage au marché local pour acheter quelques fruits dont certains nous sont totalement inconnus. Avis aux connaisseurs…

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Dimanche 10 avril. Campeche-Champoton 70 km. Nous pensions longer la côte pendant cette étape relativement longue mais ce sont finalement 25 kilomètres de bosses qui nous serviront de mise en jambes pour cette journée. Nous rencontrons les premiers champs de canne à sucre et nous ne nous lassons pas de voir les pélicans plonger pour pêcher leur nourriture.

À midi nous nous arrêtons dans un petit “restaurant” ( 3 tables et quelques chaises en plastique sous un auvent ) et avalons des carnitas ( plat de viande accompagné de tortillas).IMG_4233_1280x960

Il nous reste 20 kilomètres à accomplir qui seront assez pénibles à cause de la chaleur et des travaux sur la voirie. Fin d’après-midi plus relax à la piscine de l’hôtel où Angèle révise ses leçons de natation. En soirée comme cela devient la norme pour nous nous soupons dans un petit restaurant de rue. Nous pouvons manger à trois des plats typiques de qualité convenable pour quelques euros seulement.

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Lundi 11 avril. Champoton-Sabancuy 66 km en théorie mais 84 au total. Après une dizaine de kilomètres nous voyons une petite route à l’aspect bien sympathique parallèle à la voie principale et décidons de l’emprunter gaiement. Après 9 km malheureusement nous sommes arrêtés par la sécurité d’un complexe touristique bien gardé. Pas question d’aller plus loin ni de discuter il faut faire demi-tour. C’est ainsi que l’on se prend bêtement 18 km dans la vue. L’après-midi sera un peu galère. La côte est magnifique, sable blanc et eaux turquoises. Malheureusement le soleil tape tellement fort et les coins d’ombre sont si rares que nous ne pouvons profiter du paysage au maximum. Seule Angèle ne semble pas trop incommodée par la température dépassant les 35 degrés. Peut-être cela a-t-il un lien avec l’intensité du pédalage plutôt restreinte de son côté.


Mardi 12 avril. Sabancuy-Isla Aguada 44 km. Nous continuons à longer les plages de sable blanc. Aujourd’hui nous en profitons mieux, l’étape est en effet plus courte et nous ne sommes pas obligés de rouler sous les fortes chaleurs. Nous logeons dans un hôtel pas trop cher situé pas trop loin de la plage mais malheureusement également le long de la voie principale empruntée par de nombreux camions ce qui nous vaudra une nuit assez agitée. La circulation ne semble en effet pas diminuer la nuit.
Mercredi 13 avril. Isla Aguada-Ciudad del Carmen. 41 km. Nous commençons la journée par la traversée d’un pont de plus de 3 km enjambant la lagune. Ensuite même schéma que la veille pour une petite journée tranquille le long de la côte. Ciudad del Carmen est la première ville de notre voyage au Mexique avec une activité industrielle. Nous décidons de déposer nos valises pour deux jours dans un hôtel légèrement au-dessus du budget que nous nous étions fixés mais ayant l’avantage d’avoir une piscine. Nous en profiterons bien pendant deux jours.
Jeudi 14 avril. Aujourd’hui journée repos, petite promenade à la plage ensuite farniente à côté et dans la piscine ce qui rend la chaleur supportable, mise à jour du blog et étude du parcours de ces prochains jours.

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