Le Nord de la côte californienne

Ça y est nous entrons en Californie, dernière étape de notre périple américain.

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Nous ne sommes pas dupes: ce n’est pas le passage d’une frontière d’état qui améliorera significativement les deux points en demi-teinte de notre séjour en Oregon à savoir la route 101 et son trafic ainsi que la météo un peu fraîche. Nous ne nous attendons pas à rencontrer dès notre entrée en Californie les beaux surfeurs bronzés et les blondes siliconées 🙂

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La principale curiosité du nord de la Californie se trouve être les fameux Redwoods que nous ne voudrions manquer en aucun cas. De la famille des séquoias, ces arbres géants et parfois millénaires peuplaient une grande partie de la Californie avant l’arrivée de l’homme blanc et une grande partie de l’hémisphère nord après les dernières glaciations. Ici il s’agit d’une espèce particulière se nourrissant du fog et donc très dépendante du microclimat particulier à cette région.

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Nous prenons quelques jours de repos afin de profiter au maximum de ces lieux magiques et un peu “mystiques”. En effet au milieu de ces forêts nous avons parfois l’impression de déambuler au sein d’une grande cathédrale d’une sérénité absolue, aux colonnes démesurées et à la voûte haut perchée. La traversée de ces forêts avec nos vélos chargés restera un point marquant de notre périple américain.

Après cet intermède sylvestre nous retrouvons l’US101 que nous avons eu le bonheur de quitter pendant 2 étapes. Rien n’a changé et nous prenons la décision ferme de ne pas continuer dans ces conditions jusqu’ à San Francisco et de réduire notre parcours vélo de quelques étapes que nous ferons en auto de location. Quelques recherches rapides nous confirment que bien que quittant à mi-chemin la 101 notre itinéraire n’allait pas nous emmener sur des voies plus attrayantes et sécurisantes pour autant. De plus cette avancée rapide réalisée en automobile nous permettra de prendre quelques journées de repos à la plage.

C’est à Eureka que nous louons une voiture suffisamment grande pour accueillir les voyageurs, leurs bagages et leurs montures de préférence non démontées. Nous la garderons le temps de rejoindre Santa Rosa quelques 350 km plus au Sud. Cette ville se situe à une quarantaine de km dans les terres et le climat y est déjà bien meilleur. Angèle peut même se baigner dans la piscine extérieure du motel où nous passons la nuit. Nous sommes proches de la région viticole de Napa et nous avons d’ailleurs traversé de nombreuses vignobles pendant la journée.

Une petite étape nous permet de rejoindre la côte à Bodega Bay où nous comptons passer une semaine. Le camping se situe en plein dans une réserve naturelle entre la baie et la lagune. Le premier matin nous sommes surpris d’être réveillés au cri des otaries (ou des phoques ?). A peine sortis de la tente nous les voyons nager dans la lagune à quelques mètres de nous pendant que des pélicans y plongent pour y pêcher leur déjeuner. Plus tard nous observons quantité d’oiseaux marins dont nous ignorons les noms. En se tournant du côté de l’océan les plus chanceux et patients peuvent paraît-il même apercevoir des requins, baleines et dauphins.

Après 2 journées venteuses nous profitons enfin de 2 belles journées très ensoleillées et chaudes avant que le fog se ne se rappelle à nos bons souvenirs. Le dernier jour nous aurons même droit au fog combiné au vent ce qui nous donnera une impression de froid glacial. Cette météo variable ne nous aura pas empêchés de profiter de ce lieu magique offert par la nature.

Il nous reste trois étapes pour rejoindre San Francisco où nous demeurerons quelques jours avant un bref retour en Belgique.

L’Oregon du Nord au Sud par la côte

Nous entrons en Oregon par un bac traversant la rivière Columbia à une centaine de km de son estuaire avec un sentiment un peu mitigé quant à l’état de Washington que nous quittons (pour rappel routes souvent chargées et paysages beaux mais moins surprenants que ceux des régions précédemment traversées)

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Malheureusement nous sommes déçus car à peine sortis du bac nous nous retrouvons sur une ‘autoroute’ au trafic lourd, avec de longues côtes et un accotement réduit ou inexistant. Notre prenons notre mal en patience en espérant que cela s’améliorera une fois le long de la côte après Astoria. Pour ne rien arranger le seul camping avant Astoria affiche complet et nous devons installer la tente sur les graviers du parking, heureusement dans les bois bien à l’écart de la chaussée.

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Notre arrivée à Astoria est prometteuse. Une colonie de plus de 100 otaries y a établi son domicile dans la marina et nous propose un concerto en live.

Après passage au visitor center où nous collectons des infos sur les routes et les state parks de l’Oregon nous établissons nos quartiers pour le Week-end dans le state park de Fort Stevens.

Samedi Angèle se promène en maillot de bain sur la plage et y bâtit des châteaux de sable. Le lendemain le scénario est tout autre et nous faisons connaissance avec le fog que nous rencontrerons trop souvent par la suite. Le fog est une brume froide et humide persistant souvent toute la journée et provenant de la mer. Il donne l’impression d’un mur sur le littoral et disparaît à quelques centaines de mètres dans les terres.

En quittant Astoria nous nous engageons rapidement sur l’intersate US 101 que nous ne quitterons qu’à de rares moments tout au long de notre traversée de l’état. En effet les routes alternatives sont rares. Pas grave nous disons-nous car des milliers de cyclistes l’empruntent comme nous chaque année.

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Dès les premiers jours nous sommes déçus car nous nous retrouvons dans un enfer: trafic extrêmement intense, peu de place pour les vélos et peu de choses à voir. Nous avons d’ailleurs notre première crevaison du voyage. Difficile d’y échapper à force de rouler sur les bords de routes jonchés de cailloux, clous, vis et autre ferrailles mais sur lesquels il faut rester pour plus de sécurité. La côte est jolie mais nous ne la voyons que trop rarement.

Ce sentiment est partagé par les autres cyclistes européens que nous croisons les américains semblant s’en accommoder un peu mieux.
Par deux fois nous devons mettre pied à terre alors qu’un camionneur incivique nous dépasse en nous frôlant. Une autre fois nous nous retrouvons le dos à l’air le maillot remonté jusqu’aux omoplates par le souffle d’un camion nous dépassant…

Rapidement nous réfléchissons à une alternative pour échapper à ce piège mais cela ne sera pas évident.

Il ne faudrait cependant pas croire que tout est négatif. Au contraire, le littoral est superbe avec ses falaises et ses longues plages sauvages et peu fréquentées. Dans les petites criques peu accessibles nous pouvons souvent observer des otaries, des phoques ou des lions de mer. Plus loin ce sont des loutres de mer qui semblent prendre du bon temps en faisant la planche au soleil. A chaque fois que la route se rapproche de la mer c’est un vrai régal pour les yeux.

Souvent les campings où nous faisons étape se trouvent près d’une plage ce qui donne à Angèle l’occasion d’y exercer ses talents de bâtisseuse de châteaux de sable.

Concernant les campings nous avons privilégié ceux se trouvant dans les states parks pour différentes raisons. Tout d’abord bien que moins confortables que les campings privés et ne proposant pas le wifi, ils sont pratiquement les seuls à proposer des emplacements et des prix appropriés aux hikers/bikers (personnes voyageant sans véhicules motorisés, compter 5 à 6 $ par personne). De plus la loi les oblige à nous trouver un emplacement même si tous les autres sont occupés ce qui est souvent le cas en cette fin d’été.

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Un autre avantage pour nous est qu’ils sont suffisamment nombreux et espacés régulièrement pour que nous puissions aller de l’un à l’autre. A noter que ces camps sont construits et gérés sur des standards communs sans qu’ils soient identiques pour autant. Situés dans les bois nous y manquons malheureusement parfois de lumière par contre nous devons parfois partager notre emplacement avec les habitants des sous-bois. Ainsi un soir alors que nous nous couchions des petits voleurs masqués tentèrent de nous dépouiller de nos provisions. On nous avait pourtant prévenus que les lieux étaient habités par des ratons-laveurs bien chapardeurs…

Finalement la zone réservée aux hikers/bikers se trouve un peu à l’écart des autres campeurs principalement en caravane et mobilhomes, nous donnant l’occasion de rencontrer et d’échanger avec d’autres cyclos-voyageurs ayant souvent des styles différents. Ces différences se marquent au niveau de la quantité de bagages qui est en corrélation directe avec la durée du voyage et la longueur des étapes journalières. Au niveau du poids nous sommes les champions hors catégories mais il faut dire que nous n’avons pas croisé d’autres familles. Hormis les couples ce sont souvent des hommes que nous voyons voyager en solo mais les femmes seules ne sont pas rares (c’est un des nombreux signes qui nous font penser que le machisme est moins prononcé de ce côté de l’océan)

Au point de vue météorologique bien que descendant vers le sud et nous situant à une latitude correspondant à celle du centre de la France il ne fait pas plus chaud pour autant. Nous subissons quelques jours de pluie, des journées fraîches et des nuits froides. De plus le fog est souvent présent près du littoral et nous amène de l’humidité et une fraîcheur encore accrue.

 

Le relief rencontré est moins contraignant que celui de l’état de Washington, les côtes restent nombreuses mais abordables même avec nos vélos lourdement chargés.

Physiquement nous n’étions plus au top lors de notre entrée en Oregon, nous sentions que notre corps devait puiser dans ses réserves pour nous permettre de continuer à avancer. En diminuant nos distances journalières et en enrichissant nos repas nous avons l’impression de retrouver un peu de peps et de retrouver suffisamment d’énergie pour la suite de nos aventures.

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Washington State

Washington State (du 14 au 24 août – 500 km)

Après une parenthèse canadienne, nous ré-entrons aux États-Unis par la voie marine via le ferry reliant Victoria à Port-Angeles.
Le contrôle d’immigration US s’effectue du côté canadien avant l’embarquement. Une grosse frayeur nous y attend. Malgré que nous ayons un visa valable pendant 10 ans, il ne peut s’écouler que 6 mois au maximum entre une entrée et une sortie du territoire américain sans être retourné au moins une fois dans le pays du passeport, la Belgique dans notre cas. Or notre première entrée date déjà d’il y a 5 mois lors d’une escale dans l’aéroport de Philadelphie alors que nous étions en route pour le Mexique. Légalement il ne nous reste plus qu’un mois avant de rentrer chez nous alors que notre avion n’est réservé que pour dans 2 mois. Nous n’étions pas au courant de ces dispositions malgré notre visite à l’ambassade US lors de la demande de visa et que nous y avions expliqué notre voyage et ses dates dans tous les détails et d’avoir payé près de 500$… Heureusement nous pouvons obtenir une dérogation d’une part parce que cette entrée-ci ne se fait pas par la voie aérienne et que d’autre part nous avons séjourner entre temps plus de 2 mois au Mexique après cette brève escale aéroportuaire à Philadelphie. Ouf…

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La traversée vers Port-Angeles dure 1h30. Après peu de temps le fog s’installe et les passagers sont priés de quitter le pont du navire. La corne de brume se met en route de manière répétée et en même temps la mer s’agite de plus en plus mettant à mal nos estomacs sensibles. Celui d’Angèle n’y résistera pas et son petit déjeuner termine en 2 fois dans un sac en plastique que nous avions heureusement sous la main. C’est avec grand plaisir que nous débarquons aux US.

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Nous découvrons un sentier goudronné (Olympia Discovery Trail, du nom du parc national au nord de l’état de Washington) longeant la côte que nous empruntons vers l’est.

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En effet notre but est de contourner la péninsule par l’intérieur du pays. Le trail est très agréable car il nous tient à l’écart de la circulation mais il serpente énormément par des pentes aux pourcentages sévères à un point tel que nous devons parfois pousser les vélos.

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Après une quinzaine de km Nous passons devant une propriété avec un panneau indiquant non pas l’habituel ‘no trespassing’ mais ‘free camping for hikers and bikers- warmshowers’. Le propriétaire est momentanément absent mais un autre hiker déjà installé nous encourage à planter la tente où nous voulons sur la grande pelouse. A son retour de l’église Lonnie nous souhaite la bienvenue. Nous faisons partie des 200 personnes qu’il accueille gratuitement chaque année !

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Une fois arrivés à l’extrémité Est du trail nous retrouvons les chaussées à la circulation chargée ce qui sera malheureusement le cas pendant une bonne partie de la traversée de l’état de Washington. Cela semble cependant être le quotidien des nombreux cyclistes régionaux que nous croisons sur ces routes.
L’itinéraire que nous empruntons est d’ailleurs celui proposé par une association bien connue de cyclotourisme aux US (Adventure Cycling Association).
De temps en temps nous ressentons même une certaine insécurité particulièrement lorsque la bande d’accotement se rétrécit ou disparaît même s’il faut signaler que les automobilistes sont généralement courtois et prudents lors de leurs dépassements.

Au niveau du relief on dira que le pays n’est pas plat avec même certaines fortes côtes lorsqu’il faut s’éloigner des bras de mer très étirés découpant le pays. Nous aurons tout de même eu deux journées plutôt faciles et agréables au travers de paysages champêtres.

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Après avoir quitté la brume de Port-Angeles (fog) le ciel s’est bien éclairci et nous avons même profité de deux semaines ensoleillées.

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Par rapport au début de notre périple américain les villes de petites et moyennes importances sont beaucoup plus rapprochées et facilitent notre ravitaillement. Plus besoin d’emporter pour plusieurs jours de nourriture dans les sacs…

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D’un autre côté les possibilités de camping sauvage deviennent pratiquement inexistantes car les propriétés privées se succèdent le long des routes. Les campings officiels étant parfois trop éloignés les uns des autres il nous est dans ces cas difficile de trouver un endroit pour la tente (nous sommes limités à 60-70 km par jour). Heureusement dans ce cas nous pouvons compter sur le réseau des Warmshowers qui nous réserveront deux fois un très bon accueil.
Ainsi Jannice et Gary nous offriront les portes de leur maison. C’est le premier couple ayant voyagé en famille que nous rencontrons avec lequel nous avons l’occasion d’échanger nos expériences. La seconde fois ce sera Donna qui nous accueillera au pied levé après notre déception de ne pas trouver de camping ou d’hôtel libre dans sa ville.
Ce bon accueil ne se limite pas uniquement à certains particuliers, ainsi le propriétaire d’un camping en plus d’offrir des cookies maison aux cyclistes logeant dans son camp refusera que nous payions notre seconde nuit sur place. Et cela parce qu’il trouvait que ce qu’ on faisait était ‘chouette’…
Un autre fait intéressant sera notre interview par le journaliste d’un journal local chez Jannice et Gary :

http://www.kitsapsun.com/news/local/road-trip-necessities-gps-repair-tools-stuffed-animals-3a49ed35-db8e-46e9-e053-0100007f91d2-390516981.html

Les doudous d’Angèle sont à présent connus dans tout le Kitsap 🙂

Pour les distraits nous rappelons qu’il est possible de suivre notre progression pratiquement en direct (parfois avec seulement 2 semaines de retard lorsque le wifi et le temps viennent à manquer 😉 sur la page ‘points de passage’.

Enfin nous voudrions dédier cet article à la mémoire de notre ami Michel Lenoir.

Vancouver Island

Liaison en ferry entre l’Alaska et l’île de Vancouver

Pour la traversée de la Colombie-Britannique nous avons délaissé les vélos au profit du ferry. Les raisons de ce choix sont multiples. Tout d’abord cette province du Canada étant très étendue, il nous aurait fallu près de deux mois pour la traverser selon son axe nord-sud sur des routes perçues comme peu intéressantes par les autres cyclistes dont nous avons parcouru les blogs. Ce temps gagné nous pourrons le passer plus tard sur la côte ouest des États-Unis. Une autre raison est que cette croisière assez réputée nous permettra de découvrir le pays sous un autre angle, celui de la mer. Enfin ces quelques jours sans vélo nous permettront de récupérer un peu de nos efforts de ces deux derniers mois.

La traversée de 3 jours au total qui s’étend sur plus de 1500 km à vol d’oiseau se divise en deux parties. La première est opérée par l’Alaska Marine Highway entre Skagway et Prince Rupert et dure près de 43 heures. La seconde reliant prince Rupert’s à Port Hardy tout au nord de l’île de Vancouver dure 16h et est opérée par BC Ferries.

Comme décrit dans l’article précédent, nos derniers jours sur le sol de l’Alaska à Skagway se passeront sous la pluie. Nous profitons d’une brève éclaircie pour démonter la tente au terme d’une courte nuit. Nous embarquons vers 6h du matin sous la pluie qui s’est remise à tomber. Nous nous dirigeons sans tarder dans la cabine que nous avons réservée pour être plus à l’aise. Angèle est surexcitée de voir la mer à travers le hublot de la cabine. De notre côté nous nous affairons à étendre nos affaires afin de les faire sécher. Après le petit déjeuner une sieste s’impose. Nous ne sortirons pas beaucoup de la cabine en cette première journée et nous contenterons d’admirer les paysages très couverts mais néanmoins somptueux au travers de la fenêtre.

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Cette “autoroute” de la mer que nous empruntons est surnommée “inside passage” car elle passe entre la côte et les nombreuses îles très étirées et parallèles à cette dernière. Cela fait que la mer est très calme et que le bateau ne tangue pratiquement pas ce qui n’ est pas pour nous déplaire. A part quelques saumons et des otaries lors d’une escale nous n’ observons pas d’autres animaux marins. L’ arrivée au terminal de Prince Rupert se fait vers 1h du matin.

Après avoir rapidement complété les formalités douanières d’ entrée au Canada nous nous installons au terminal voisin dans l’ attente du ferry de 7h30 vers Port Hardy. Sitôt embarqués nous nous installons dans de confortables fauteuils où nous nous endormons rapidement afin de compenser un peu d’une nuit sans sommeil.

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Ce bateau est plus moderne que le précédent et les fauteuils installés face à de grandes baies vitrées nous permettent d’ admirer à la fois les paysages et la vie marine. Ainsi nous observons un banc de baleines, des dauphins sans oublier des saumons et des aigles.

Nous débarquons vers 23h30, il fait nuit noire et c’ est à l’aide de nos phares accompagnés d’un couple de cyclistes suisses que nous rallions un camping situé quelques km plus loin. Heureusement que nous avons l’habitude de monter la tente et que nous pouvons à présent le faire même en pleine nuit.

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Port Hardy – Port Mc Neill

En déficit de sommeil nous ne roulons qu’une courte première étape sur l’ île de Vancouver. Une route bien plate, un macadam bien lisse et un léger vent de dos rendent cette étape très facile. La seule difficulté de la journée sera de pousser nos montures sur les 200 derniers mètres de piste en côte très raide afin de rejoindre le camping.

Sitôt installés nous nous rendons compte que la jante de la route arrière du vélo de Muriel est fendue sur 2 cm… Comme il s’agit d’une roue de 40 rayons nous savons qu’il ne sera pas facile de trouver une nouvelle jante et de faire faire un nouveau rayonnage en cette partie de l’île très peu peuplée. Nous espérons que la roue tiendra encore 200 km jusqu’à la première “vraie” ville où nous sommes certains de trouver des vélocistes qui pourront nous dépanner.
Dès le lendemain matin nous reprenons la route mais elle s’arrêtera malheureusement après 9km. La jante a complètement rendu l’âme dès la première descente. Sur ce coup là nous avons été trop naïfs. Un pick-up nous ramène au camping que nous venons de quitter. Comme cette journée est fériée en BC nous devons attendre le lendemain avant de rendre visite au vélociste local dont nous venons juste d’apprendre l’rxistence… Nous profitons du temps offert pour faire la lessive et mettre le blog à jour.

Fred se rend chez le réparateur de vélo dès l’ouverture le lendemain matin et en revient avec une nouvelle roue de seulement 32 rayons mais qui devrait tenir jusqu’ à San Francisco. L’ancien moyeu est mis au fond d’une sacoche et nous espérons en refaire une nouvelle roue lors de notre passage en Belgique au mois d’octobre.
Nous passons l’après-midi devant un livre pour Muriel et en activité geocaching autour du camping pour Fred et Angèle.

Port McNeill – Campbell River

Nous reprenons la route après ces 2 jours de repos forcé. 2 km plus loin Angèle crie car elle n’a plus le coussin Minion emballé dans son sac étanche qu’elle porte constamment sur les genoux la journée et qui lui sert d’oreiller pendant la nuit. Nous déchargeons rapidement un vélo et Fred fait demi-tour à la recherche du coussin. C’est les mains vides qu’il revient ½ heure plus tard… Angèle pleure toutes les larmes que ses yeux peuvent donner d’ avoir perdu son “ami”. Les recherches de Muriel sont également vaines et nous soupçonnons fortement que le touriste descendu après nous du camping ne l’ait ai ramassé et conservé pour le sac étanche. Il ne se sera sans doute pas rendu compte du mal occasionné. Nous nous promettons de le remplacer dès que possible.

Port McNeill – Campbell River (du 3 au 5 août)

L’île est généralement partagée en 2 parties : la partie nord considérée comme plus nature et à la météo plus fraîche et humide et le sud plus urbanisé mais à la météo plus clémente, Campbell River constituent la charnière entre les 2 régions.
Nous repartons donc avec un stock de nourriture de 3 jours, aucun ravitaillement n’étant possible pour cette partie nord. C’est également pour nous la dernière occasion de faire du camping sauvage. Ainsi la première nuit nous plantons la tente tout au bord de la rivière.

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L’aspect nature est toujours présent mais en beaucoup moins sauvage que dans les régions précédemment traversées. Au niveau des difficultés sur la route, il y a du dénivelé, les côtes sont plutôt longues mais avec des pourcentages pas trop élevés rendant le parcours plus roulant que dans le Yukon ou en Alaska.

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Arrivés à Campbell River c’est de justesse que nous trouvons un emplacement pour la tente car la ville est une véritable station balnéaire et les campings affichent complets ou refusent carrément les tentes.

Campbell River – Parksville (du 6 au 9 août)

Nous entrons à présent dans la partie sud de l’île qui est beaucoup plus urbanisée et où les stations balnéaire s’enchaînent. Il n’y a que 2 routes: l’autoroute et la route côtière que nous empruntons et qui est malgré tout plutôt chargées. Excepté quelques côtes de ci de là le parcours est relativement plat et peu intéressant.

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Quelques points d’intérêt: des cervidés et leurs faons aperçus quotidiennement jusque dans les jardins des maisons du centre ville, les otaries et phoques nageant en bord de mer et les nombreux buissons de ronces couverts de mûres que nous dégustons à longueur de journée.

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A Comox nous logeons chez Lori qui est elle-même voyageuse à vélo de longue date et qui connaît les besoins de gens comme nous.
Nous passons une journée de repos à Parksville et en profitons pour nous balader sur la plage et visiter l’exposition internationale de sculpture en sable 🙂

Même si la météo s’améliore sensiblement nous gardons toujours nos vestes de pluie et polaires à proximité.

Parksville – Victoria (du 10 au 12 août)

Désormais il est possible de choisir des alternatives aux routes fréquentées. C’est plus long, beaucoup plus vallonné avec des côtes courtes mais très rapides mais c’est sans regret que nous les empruntons pour leur tranquillité. Les paysages sont plus ruraux, les champs, prés et vignobles remplaçant les forêts.

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Dans un grand magasin nous retrouvons un nouvel oreiller Minion pour le plus grand plaisir d’Angèle.

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Lors de notre dernière étape sur l’île nous prenons un ferry ce qui nous permet ensuite de rentrer dans Victoria par le Nord via des pistes cyclables ombragées.

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Depuis quelques jours la météo est nettement plus clémente et nous devons ressortir la crème solaire rangée dans le fond d’un sac depuis le Mexique.
Victoria est la ville la plus importante de l’île de Vancouver (la ville de Vancouver ne se trouvant pas sur l’île du même nom !). Nous sommes accueillis chez nos hôtes Warmshowers David et Kerry qui nous autorisent à planter notre tente dans leur jardin.

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Lors de notre journée de repos à Victoria nous allons visiter les phoques de la matinée et prenons l’ambiance de la ville qui nous apparaît très verte et à la qualité de vie appréciable. Nous allons également échanger un matelas pneumatique défectueux. Nous avions acheté ce dernier dans un magasin de randonnée en Belgique (Lecomte à Waterloo) qui après contact avec le fabriquant Exped avait pu nous confirmer le remplacement possible et sans frais chez un autre revendeur de la marque partout dans le monde!

Ceci clôture notre séjour au Canada. Demain nous repassons aux USA.

 

Nouvelles hors article

La mise à jour du blog étant pour le moment techniquement difficile (nous logeons souvent dans des campings sans wifi et sans accès possible aux données mobiles) nous avons un certain retard dans sa rédaction.

Actuellement nous avons traversé l’état de Washington aux USA et sommes en Oregon. Merci d’être toujours aussi nombreux à nous suivre et même si le blog nous le faisons également pour nous cela nous encourage.

A bientôt pour la suite de nos péripéties 🙂